Les conséquences liées à l'exposition à l'amiante

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS) a publié de nouveaux chiffres alarmants sur les conséquences sanitaires de l’amiante.

Ce minéral fibreux, utilisé jusqu’en 1997, est encore très répandu. Les bâtiments, mais aussi de nombreux produits industriels ou encore les enrobés routiers sont particulièrement concernés.

La dégradation des matériaux libère des fibres d’amiante cancérigènes. L’InVS estime que le nombre de cancers directement imputables à une exposition professionnelle à l’amiante s’élèverait à 2 200 cas par an. On compterait aussi 1 700 décès liés à l’inhalation de fibres toxiques dont les effets sur la santé peuvent mettre plusieurs décennies à se révéler.

Toute population confondue, les cas de cancer provoqués par l’amiante atteindraient même 5 400 si l’on prend en compte les contaminations hors du cadre professionnel. Les hommes sont majoritairement visés, notamment pour les cancers des voies respiratoires (poumon, plèvre ou larynx). Les femmes peuvent également être touchées par une augmentation des risques de contracter un cancer de l’ovaire.

Pour parvenir à ces estimations inquiétantes, les chercheurs ont dû prendre en compte les autres facteurs de risque, notamment le tabagisme pour le cancer du poumon. En effet, seul le mésothéliome (cancer de la plèvre) peut entièrement être imputable à l’amiante, aucune autre origine à cette maladie n’ayant été découverte. Il représente à lui seul entre 700 et 800 décès chaque année.

La prise en compte des cancers du larynx et de l’ovaire dans les maladies imputables à l’amiante est en revanche récente. Ces formes de cancer n’ont été ajoutées qu’en 2009 à la liste des maladies provoquées par une exposition à l’amiante de l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (CIRC/IARC).

Sur le long terme, d’autres chiffres publiés en 2014 par le Haut conseil de la santé publique (HCSP) font tout aussi froid dans le dos. Ses estimations évoquent en effet une fourchette comprise entre 68 000 et 100 000 décès d’ici 2050 directement liés à un cancer contracté à la suite d’une exposition à l’amiante. Ces chiffres ne prennent en compte que les cas de cancer du poumon (entre 50 000 et 70 000 décès) et de la plèvre (entre 18 000 et 25 000 décès).