Désamiantage illégal à Rennes : l'entrepreneur condamné à un an de prison ferme
Un ancien entrepreneur d’une société de désamiantage et de démolition a été condamné à un an de prison ferme et à une amende de 12 000 € par le tribunal correctionnel de Rennes pour manquements aux règles de sécurité encadrant ces opérations. Il est également frappé d’une interdiction définitive d’exercer une activité dans le désamiantage. Plusieurs de ses anciens salariés ont, quant à eux, obtenu 3 000 € de dédommagements.
L’entreprise CDEC a participé à de nombreux chantiers publics de démolition dans le Grand Ouest entre 1999 et 2008. Les faits reprochés à son patron sont extrêmement graves : dépôts sauvages en pleine nature, absence de protection des salariés, stockage de produits toxiques dans des bâtiments occupés notamment des établissements scolaires, non-respect des procédures de transport des déchets, etc.
C’est l’un de ses anciens salariés qui a alerté de ces pratiques illégales et dangereuses pour l’environnement et la santé des personnes exposées. Il a notamment révélé l’existence de neuf dépôts sauvages de déchets d’amiante sur sept départements. Les salariés qui se sont portés partie civile ont également présenté les conditions de sécurité rudimentaires dans lesquelles ils effectuaient leurs interventions de démolition.
Au jour d’aujourd’hui, aucun des anciens salariés de CDEC n’a développé de cancer, mais le président de l’Addeva 44 (Association départementale de défense des victimes de l’amiante) rappelle que les pathologies provoquées par l’amiante peuvent se déclarer plusieurs décennies après la période d’exposition. Des salariés également inquiets pour leurs familles qui ont pu être exposés à maintes reprises aux poussières toxiques présentes sur leurs vêtements.